Petite tortue

Je m’attelle à la consigne 22Fter, la dernière consigne de ma formation, «Comment allez-vous publier votre recueil?»

D’abord, les chiffres, incontestables. 70 000 livres, tous genres confondus paraissent annuellement , en France. Donc, restons lucide, parvenir à publier un recueil de ses toutes premières nouvelles écrites lors d’une formation d’écrivain tiendrait du miracle. Le chiffre de 0,02% de chance de publier est même cité dans le cours.

On peut aussi prendre les choses autrement, plus positivement et se dire qu’avec ce chiffre faramineux de 70 000 bouquins par an, pourquoi mon livre ne serait-il pas publié? 

Prenons les choses dans l’ordre. Il me semble que la première difficulté, c’est justement de rassembler ces nouvelles et d’en faire un livre. Le recueil de nouvelles n’est pas le support privilégié des lecteurs qui lui préfèrent le roman. Comment transformer un certain nombre de ces nouvelles écrites d’abord dans le but d’une formation en un ensemble tenu par un fil?

J’ai déjà commencé à réfléchir à ce problème et il me semble que la plupart de mes nouvelles ont en commun des personnages de femmes qui vivent un moment déterminant de leur vie. C’est le premier niveau de leurs propriétés communes. Un second niveau tournerait autour de ce qui fait la vie de ces femmes – leurs désirs et les difficultés auxquelles elles sont confrontées – et la façon dont elles «font» avec la réalité. Il n’y a pas de liens entre les différents personnages, comme dans un roman, mais j’ai cherché à montrer comment elles se sortaient, souvent avec courage, force et sensibilité des évènements de la vie. L’origine de leurs difficultés est diverse ; la solitude, le manque d’amour, la perte, la domination masculine, la fuite du temps …

Afin que ces deux niveaux apparaissent plus clairement et apportent une cohérence au recueil, je vais retravailler mes textes, mes personnages, réécrire certains passages pour qu’ils deviennent plus vivants, les relire à voix haute pour qu’ils sonnent mieux.

Puis, je vais me pencher sur les éditeurs qui d’habitude publient ce type de nouvelles, des récits de vie qui mettent en scènes des personnages ordinaires mais néanmoins singuliers et je l’espère touchants, face à des situations réalistes et actuelles.

Je n’ai pas l’intention de m’auto – éditer, ni de publier des textes sur des plateformes numériques. Je continuerai à participer à des concours de nouvelles (il y en a beaucoup et c’est toujours un exercice intéressant de se confronter à des contraintes diverses). Je vais regarder également les appels à texte, notamment dans les revues spécialisées dans l’édition de nouvelles et surtout, je vais continuer à écrire!

En guise de conclusion …

Je voudrais tout d’abord remercier mes deux correcteurs Sébastien et Anouk ; Sébastien qui a été mon premier lecteur et qui m’a encouragée, critiquée et stimulée avec humour, gentillesse et qui a partagé avec une grande générosité son expérience d’écrivain. Puis Anouk qui a elle aussi posé un regard bienveillant et constructif sur mes derniers textes.

Au début, j’écrivais sur moi, pour moi puis je me suis inscrite dans une formation pour apprendre, pour me faire lire par un professionnel et par mes pairs. Et voilà, je suis arrivée à la dernière consigne et je me suis mise à réfléchir sérieusement à cette angoissante et excitante question «Comment vais-je publier mon recueil?

Je me retrouve en train de me dire «C’est quand même un peu fou comme on arrive très vite à ce stade-là!», parfois je me mets même à rêver un peu et soudain une image me percute : des milliers d’oeufs de tortue qui éclosent en même temps sur une plage des Galapagos et la voix du commentateur , «Sur ces millions d’oeufs, quelques dizaines seulement parviendront à l’âge adulte.»

Allez, au boulot!

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